L'abeille fait partie de l'ordre des
insectes sociaux "Hyménoptères" qui se développent sur notre planète
il y a environ -120 Ma. suivant parallèlement l'apparition des premières
plantes à fleurs (les angiospermes) qui débutent leur évolution vers -140 Ma., c'est l'ère du Crétacé. Vers -100 Ma. on admet l'apparition des super-familles, dont les Apoïdes, abeilles qui ont toutes alors un comportement solitaire, ce sont les plus lointains ancêtres de notre abeille.
Illustration: Le Traité Rustica de l'Apiculture, sept. Editions Rustica, Paris, p. 13.
Voici le fossile le plus ancien découvert à ce jour (New Jersey, Etats-Unis d'Amérique) daté de -96 Ma., il s'agit d'une abeille tropicale dépourvue de dard, qui fait partie de la famille des Apidae supérieurs.
Abeille prise dans l'ambre -96 Ma. Tous droits réservés. |
Ces premières abeilles bénéficient d'un climat tropical favorable à leur évolution. Elles se sociabilisent et développent alors très probablement les techniques de construction de rayons durant cette longue période. Elles doivent alors tout simplement suspendre leur couvain à une branche. Présentes sur toute la surface du globe, elles continuent d'évoluer au rythme de celui des fleurs, cela durant toute la période du Crétacé qui prend fin vers -65Ma.
Abeille pétrifiée vers -65Ma. Tous droits réservés. |
Notre abeille telle qu'on la connaît actuellement est équipée d'un aiguillon, et c'est la découverte en mer Baltique d'un morceau d'ambre daté de -50Ma renfermant l'une d'entre elles, qui permet d'affirmer l'existence de son ancêtre Apis Mellifera (équipée d'un dard), apparu au cours de l'Eocène inférieur -55Ma à -48Ma.
Les premiers fossiles du genre Apis sont plus récents et datent de l'Eocène moyen de -48Ma à -37Ma.
Au début de l'Oligocène -34Ma, le climat se refroidit d'une manière générale et cela jusque vers les -23 Ma. Ce climat oblige nos abeilles à migrer et se réfugier plus au sud, en Asie.
Abeille prise dans l'ambre vers -25Ma. Tous droits réservés. |
On pense que c'est durant cette période de repli en Asie Méridionale dans les régions Himalayennes, qu'Apis Mellifera/cerana apprend à abriter son couvain dans les cavités naturelles, évolution radicale qui lui permettra d'étendre plus tard son expansion durant le Miocène qui suit.
La période de réchauffement du Miocène inférieur de -23 Ma à -15Ma. permet à l'abeille de reconquérir des régions (comme l'Europe qu'elle avait dû abandonner) qui redeviennent progressivement plus propices et tempérées. Elles évoluent selon les régions et les climats et on peut alors parler de tribus.
Ce sont des fossiles de cette période, retrouvés en Allemagne et à Aix-en-Provence, qui confirment son retour dans nos régions.
A l'issue de toutes ces évolutions successives, trois des grandes lignées, Apis Florea, Apis Dorsata, Apis Cerana/Mellifera finissent par se distinguer probablement vers -9 Ma.
Puis, intervient une scission entre Apis Cerana et Apis Mellifera vers -6 Ma., séparés ainsi durant 1 Ma. par une barrière de zones géographiques arides, elles poursuivent leur évolution chacune de leur côté, et finissent par se différencier totalement.
C'est l'avènement de l'espèce à laquelle appartient notre abeille noire qui va coloniser tous les milieux.
C'est l'avènement de l'espèce à laquelle appartient notre abeille noire qui va coloniser tous les milieux.
Le Miocène touche à sa fin nous sommes à -5Ma.
Le Pliocène débute, alors Apis Mellifera originaire de l'Asie méridionale profite
des dernières conditions climatiques favorables et s'expanse vers
l'ouest en Asie mineure jusqu'aux Balkans puis dans les régions de la Méditerranée, vers le sud en péninsule Arabique et traverse le continent jusqu'en Afrique du Sud. (lignées M, C et A, carte ci-contre)
Illustration: Le Traité Rustica del'Apiculture, sept. 2002, Editions Rustica, Paris, p. 43.
Mais en Europe de nouvelles périodes glaciaires s'installent à partir du Pléistocène qui débute il y a -2 Ma., les zones nord au delà de l'Angleterre sont inhospitalières recouvertes par l'inlandsis (calotte polaire) et oblige Apis Mellifera à se réfugier plus au sud tout autour du bassin méditerranéen.
Des analyses ADN révèlent qu'Apis Mellifera Mellifera ( l'abeille noire) se sépare donc des autres sous-espèces d'abeilles entre -1 Ma et -500.000 ans, mais qu'elle vie tout de même en bordure sud de l'Europe et survie là aux glaciations jusque vers la fin du Pléistocène.
C'est la survie de certaines souches d'Apis Mellifera dans nos régions, qui explique qu'actuellement les abeilles de notre hexagone présentent plus de variété génétique que celles d'autres régions et confirme sa spécificité génétique au sein de cette sous-espèce.
Durant l'Holocène qui débute vers -14.000 ans, un réchauffement post-glaciaire débute en Europe, une végétation nouvelle et diversifiée s'étoffe et des forêts s'installent.
Apis Mellifera qui s'était réfugiée au Nord de l'Afrique, reprend alors un rythme migratoire, essaimant, ainsi de nouvelles lignées se forment. Vers le sud jusqu'au Cap Sud Africain c'est la lignée A, vers l'Est au Moyen-Orient et l'Europe de l'Est par la péninsule arabique les lignées C et O (variétés Italienne, Carnolienne et Caucasienne), vers l'Ouest et le Nord à travers le Sahara, elle poursuit sa course et arrive en péninsule ibérique et franchie la barrière des Pyrénées.
Les colonies d'Afrique du Nord se croisent donc avec celles qui avaient survécus confinées au sud de l'Europe.
Apis Mellifera Mellifera face à un immense espace de migration potentiel et forte de ses capacités d'hivernage ne cesse d'essaimer, en direction de l'ouest de l'Europe et de l'Asie Occidentale jusqu'à l'Oural. Elle réalise ce qu'aucune autre espèce n'avait fait jusque là.
Les colonies d'Afrique du Nord se croisent donc avec celles qui avaient survécus confinées au sud de l'Europe.
De nos jours, le lien de parenté étroit qui lie les
sous-espèces d'abeilles noires nord-européennes et nord-africaines, qui partagent de nombreuses caractéristiques extérieures, est donc facilement explicable. Des études réalisées démontrent et confirment bien une parenté entre les abeilles Ibériques et celles du Maroc.
Illustration: Le Traité Rustica de l'Apiculture, sept. 2002, Editions Rustica, Paris, p. 41.
Actuellement, les scientifiques s'accordent à dire qu'il existe plus de 20.000 espèces d'abeilles différentes, solitaires ou sociales de par le monde.
Les principales espèces sont notées et réparties selon leurs ères géographiques sur la carte ci-dessous représentée. Les sous espèces étant trop nombreuses même pour les lignées principales, il n'est pas possible ici de les évoquer.
Suite à venir...
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