Nous partageons ici les conclusions qui nous ont été communiquées par Jean François Odoux, le coordinateur pour la France de cette étude CSI Pollen (étude faite à l'échelle européenne, 600 participants dont 75 en France) réalisée durant la saison apicole 2015 et que nous avons tenté de retranscrire hier (12/3/2016) à la maison des cheminots.
La multitude des couleurs des pelotes de pollen est en général un signe qui ne trompe pas.
En France, 12 régions ont participé aux campagnes d'échantillonnage et ont mis en évidence un nombre de couleurs de pelotes par colonie, de mi-mai (6 couleurs env.) et un minimum en septembre (moins de 5 couleurs). La moyenne annuelle est de 5,66 couleurs par colonie alors qu'elle est de 6,91 au niveau des ruchers.
Ce résultat est très intéressant, il tient compte de la différence de récolte entre deux ruches voisines du même rucher.
Des différences régionales ont également été enregistrées. En Rhône-Alpes, Lorraine et Bretagne, il semble y avoir moins de couleurs, donc de diversité, que dans le Poitou-Charentes, l'Ile-de-France et le Languedoc-Roussillon.
L'environnement de chaque rucher a été décrit par les apiculteurs participants au programme en plus d'être géolocalisé. Les résultats démontrent qu'un plus grand nombre d'habitats différents (biodiversité) augmente la proportion des couleurs fréquentes, c'est-à-dire la diversité de la nourriture pollinique des abeilles et plus particulièrement au printemps.
En conclusion, la diversité alimentaire "moyenne" semble être assurée, au regard des "4 pelotes différentes par jour" comme le préconisait une étude de l'INRA d'Avignon parue l'année dernière (voir article de l'Abeille de France Nov.13). En revanche il devra être étudié plus en profondeur l'origine des variations au niveau des ruches, lesquelles paraissent importantes dans certaines situations.
On ne le dira jamais assez, il faut s'interroger lors de l'installation d'un rucher, certes l'exposition et la sécurité sont des données importantes, cependant, il est impératif d'apporter une très grande attention aux milieux naturels qui entourent le rucher. Il faut de tout, mais plus en matière de pollen que le nectar (ce dernier étant moins rare). Des colonies fortes et en bonne santé seront trouver le nectar et remplir plus facilement les hausses de miel. N'oubliez pas le point d'eau! On sait que le Pollen fera la force de nos colonies. La quantité se doit d'être importante mais également la diversité.
La quantité suffisante, apporte l'assurance du développement maximal du couvain et assurera ainsi une population d'ouvrières abondante en automne, capable de vivre jusqu'à 5 mois.
La diversité : contrairement au miel, le pollen n'est pas stocké sur de longues périodes, s'il l'est, il est le plus souvent délaissé au détriment du pollen fraîchement amassé. On sait également que le manque de pollen favorise les maladies (carences). On sait également que les lipides contenus dans les pollens, jouent un rôle fondamental dans la défense immunitaire. Plus la diversification est importante et répartie sur l'année, plus les abeilles sont en bonne santé.
Alors, choisissons les essences polliniques (de fleurs, d'arbustes d'ornements, de haies et de fruitiers), ils sont généralement et également mellifères. Semons et plantons partout où nous le pourrons...
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